Mobility Work met en avant celles et ceux qui font de l’industrie leur métier et s’intéresse à leurs parcours parfois atypiques. Aujourd’hui, c’est Mehdi Tamim qui nous parle du lien entre conception et maintenance industrielle, et des débuts de Mobility Work.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours scolaire ?
Après avoir obtenu en 2012 mon baccalauréat en sciences et technologies mécaniques industrielles, j’ai entrepris un BTS en production mécanique industrielle. Au cours de ces deux années de formation, j’ai découvert les différentes procédures et les moyens de fabrication mécanique, mais aussi les outils de maintenance industrielle. Fort de ce socle de connaissances, j’ai intégré une filiale du groupe Arcelormittal spécialisée dans la production de fer à béton et fils machines, où j’ai mené à bien mon projet de fin d’études.
Suite à mon BTS, j’ai intégré l’IUT Henri Poincaré de l’Université de Lorraine dans le cadre d’une licence professionnelle en électro-hydraulique, en vue d’acquérir de nouvelles compétences en hydraulique et automatisme, et de compléter ma précédente formation. J’ai ensuite effectué un stage de trois mois au sein de l’entreprise FMGC, filiale de Farinia Group spécialisée dans la fonderie. À l’issue de ce stage, on m’a proposé un CDD de trois mois en tant que dessinateur-projeteur.
Cette opportunité m’a conforté dans ma volonté de gagner en expertise et de poursuivre mes études. J’ai donc intégré un master professionnel en génie industriel à l’Université de St Étienne. Afin d’acquérir davantage d’expérience, je me suis engagé dans la voie de l’apprentissage. Pendant deux ans, j’ai travaillé pour la FMGC en qualité d’assistant chef de projet. Au cours de cet apprentissage, j’ai eu l’opportunité de collaborer avec les services maintenance et travaux neufs sur divers projets.
Aujourd’hui, j’occupe le poste d’ingénieur conception mécanique chez Segula, prestataire dans le secteur automobile. L’entreprise est spécialisée dans la conception d’outils utiles à la production de véhicules motorisés.
Pourquoi avez-vous fait le choix de l’apprentissage ?
Outre son intérêt financier, l’apprentissage présente un réel avantage professionnel. On y trouve une véritable complémentarité, une forme d’équilibre entre l’école, où l’on nous enseigne des savoirs théoriques, et l’entreprise, qui nous apporte des compétences pratiques et techniques. Je me souviens avoir découvert de nouvelles normes, de nouvelles technologies en entreprise, des aspects qui manquaient à mon Master, par exemple. J’ai beaucoup appris durant cette période.
Tout ce que j’ai pu apprendre lors de mes stages ou de mon apprentissage m’a déjà beaucoup aidé à trouver un emploi. Pendant un entretien, c’est toujours bien de maîtriser le langage technique qui est utilisé dans les entreprises et plus largement dans le milieu industriel. Or c’est quelque chose que l’on ne nous apprend pas forcément à l’école.
L’apprentissage, c’est toujours un bon moyen d’acquérir des compétences rapidement. On voit de plus en plus de recruteurs qui cherchent des profils avec au minimum deux ans d’expérience, ce qui peut être dur pour un jeune qui vient de sortir de l’école, sans cette expérience. Dans mon cas, en sortant de l’école j’ai pu valoriser mes deux ans d’expérience, grâce à l’apprentissage : c’est un point fort pour convaincre les recruteurs.
Je garde un bon souvenir de mon alternance, c’était une belle expérience et une véritable chance. C’est aussi à cette époque que j’ai fait la connaissance de Marc-Antoine Talva (CEO de Mobility Work), qui travaillait alors sur le projet de GMAO nouvelle génération Mobility Work. Je me souviens d’ailleurs avoir été le premier stagiaire à travailler sur Mobility Work, on m’avait surnommé « stagiaire n°1 » (rires).
Vous qui avez vécu les premiers moments de Mobility Work, que pouvez-vous nous en dire ?
C’était très intéressant à observer : Marc-Antoine avait pour objectif de développer une application de GMAO nouvelle génération, plus intuitive et plus simple à utiliser. Mobility Work a rendu les interventions de maintenance industrielle moins complexes pour les équipes en rendant les tâches, les heures de réparation, les fichiers, les données de maintenance ou encore la liaison avec l’ERP plus accessibles. On constate d’ailleurs une nette différence par rapport à des GMAO traditionnelles lorsque l’on recherche des bases de données par exemple ; Mobility Work est bien plus rapide et pratique.
Dans mon travail de conception aussi, j’ai pu exploiter les avantages de cette GMAO nouvelle génération. Lorsque j’avais des travaux à réaliser ou des pièces à dessiner, j’inscrivais mes plans directement dans la GMAO Mobility Work. Ainsi, les équipes de maintenance pouvaient accéder directement à mes projets.
Toutes les informations relatives à l’équipement sont disponibles depuis sa fiche dédiée dans l’application de gestion de maintenance Mobility Work : description, image, documents, plans de maintenance préventifs, etc.
Par le passé, j’avais déjà eu l’occasion de travailler avec d’autres logiciels de GMAO. J’ai notamment reçu une formation sur ces applications dans le cadre de mon Master. Selon moi, Mobility Work est plus accessible, même sans formation préalable. Chacun est capable d’y saisir les interventions de maintenance industrielle ou les heures nécessaires à leur réalisation. L’interface de cette GMAO nouvelle génération est vraiment intuitive.
Pourquoi avez-vous choisi le secteur industriel ?
Je dois avouer que ça a été un peu le fruit du hasard. Lorsque j’étais plus petit, je rêvais de devenir mécanicien automobile. En Afrique du Nord, là où j’ai étudié, il n’y a pas beaucoup de choix de spécialités : mécanique, électrique, physique… Je me suis donc orienté vers un baccalauréat en mécanique pour me rapprocher du domaine automobile. Mais finalement, au cours de ma formation, j’ai découvert beaucoup de choses sur la maintenance. C’est ce qui m’a fait changer d’avis et qui m’a fait m’orienter vers ce secteur.
Comment la maintenance s’inscrit-elle dans votre parcours ?
Au quotidien, je fais du dessin technique, par conséquent mon profil est davantage tourné vers la conception que la maintenance. Néanmoins, lors de mon apprentissage à la FMGC, j’opérais en tant qu’intermédiaire entre le service maintenance et le service travaux neufs, qui participe à l’amélioration continue de la production et qui est amené à gérer des projets d’investissements et hors investissements. Ce poste m’a donné l’opportunité d’explorer les spécificités liées à la maintenance industrielle.
Lors des arrêts techniques, les équipes procédaient à de nombreuses interventions de maintenance. J’étais alors régulièrement en contact avec les professionnels de la maintenance ; je dessinais des pièces de rechange pour eux par exemple.
Accédez à toutes les informations de vos pièces de rechange depuis la fiche équipement dans votre application Mobility Work
Tout ce que j’ai appris sur le terrain lors de mes stages ou de mon alternance, je l’exploite aujourd’hui dans mon métier. Par exemple, quand je conçois un outil ou un système, je réfléchis aux manières de le réparer s’il tombe en panne. Il faut avoir des notions de sécurité, avoir connaissance des habilitations, etc.
En somme, même si je ne suis pas en contact direct avec les équipes de maintenance, grâce à mes expériences passées, je m’efforce au quotidien d’intégrer les problématiques de maintenance industrielle à ma démarche de conception. Je garde une vue globale du cycle de vie de mes produits.
Comment expliquez-vous le manque de popularité des métiers de l’industrie auprès des jeunes ?
En Afrique du Nord, là où j’ai vécu pendant plusieurs années, la maintenance industrielle souffre généralement d’une mauvaise réputation : trop sale, trop difficile ou trop technique. Il y existe beaucoup de préjugés.
Même à l’école, on ne nous apprend que les aspects théoriques de la maintenance. Selon moi, la maintenance doit être apprise sur le terrain, c’est là que l’on découvre de nouveaux aspects, que l’on monte en compétences et que l’on acquiert du savoir-faire. Je trouve que la maintenance est faite pour les gens curieux, ceux qui veulent comprendre comment fonctionnent les machines, qui aiment résoudre des problèmes.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui voudraient emprunter cette voie ?
Je leur dirais de ne pas s’arrêter aux premières difficultés. Par ailleurs, celles et ceux qui ne souhaitent pas faire d’études longues peuvent toujours s’orienter vers la voie de l’apprentissage. Vous aurez ainsi la chance d’en apprendre plus sur le terrain ; c’est là que vous pourrez gagner en expertise. Néanmoins, je trouve qu’on peut facilement poursuivre sa formation avec un niveau Bac+2 ou Bac +5. Le principal est d’avoir la volonté et la curiosité de découvrir divers aspects de l’industrie.
Au cours des dernières années, la maintenance industrielle a beaucoup évolué avec l’apparition des nouvelles technologies, notamment. Personnellement, je trouve que ce que nous apprenons à l’école n’est pas toujours en phase avec la réalité de l’entreprise. C’est pour cela que je conseille à tous de se tourner vers une filière professionnelle : c’est là où vous apprendrez le plus. »
Merci à M. Tamim pour son témoignage. Pour être alertés de notre prochain article dédié aux métiers et formations de la maintenance, suivez-nous sur nos réseaux sociaux !