Jean-François Boudes est responsable maintenance chez Carambar & Co à Strasbourg, au sein de l’usine Suchard et utilisateur de logiciel de GMAO Mobility Work. Le groupe, créé en 2017, est spécialisé dans la production de bonbons et chocolats, et possède également les marques Carambar, Malabar, La Pie qui chante, Krema, Pastilles Vichy et Poulain, réparties dans 5 usines en France.
M. Boudes est un utilisateur convaincu de Mobility Work et élément moteur pour le déploiement de la solution de maintenance au sein du groupe ; il a ainsi accepté de revenir sur les étapes clés, les enjeux et les bénéfices liés à la mise en place de la plateforme de gestion de maintenance nouvelle génération Mobility Work.
Comment avez-vous connu Mobility Work ? Qu’est-ce qui vous a convaincu de tester le produit ?
Jean-François Boudes : Je suis arrivé chez Carambar & Co en mars 2017. J’avais déjà cumulé 25 ans d’expérience en maintenance, je suis donc venu apporter mon expertise à l’usine. En arrivant, j’ai proposé une dizaine de chantiers liés à la maintenance, concernant la gestion du curatif, du préventif, de l’amélioratif, des pièces détachées, la formation des opérateurs de maintenance, la maintenance de premier niveau, etc. Le chantier numéro 8 concernait la mise en place d’une solution GMAO ; en effet, le préventif était à l’époque géré sous Access, la partie pièces détachées sous SAP, les opérations de maintenance curatives étaient gérées dans un système Excel, mais nous ne possédions pas de système unifié pour gérer nos bons de travaux ou analyser des coûts de maintenance curative, préventive, et améliorative. L’un de mes projets phares était donc de déployer une solution de maintenance.
Le groupe Carambar & Co est en cours de structuration car il est encore récent. Nous nous sommes ainsi réunis avec les autres responsables maintenance des usines du groupe le 11 décembre dernier, au siège du groupe à Issy-les-Moulineaux. Lors de cette journée, nous avons assisté à une présentation de Mobility Work. La solution nous avait été suggérée par une personne qui avait eu l’occasion de travailler avec Marc-Antoine Talva (CEO de Mobility Work), désormais devenu responsable informatique chez Carambar & Co, et qui a donc proposé que Marc-Antoine Talva vienne nous faire une présentation.
Ayant déjà identifié notre besoin de s’équiper d’un logiciel de gestion de la maintenance, la direction de Strasbourg m’a pleinement suivi, et après avoir assisté à cette première présentation et avoir constaté la facilité de mise en place de la solution, couplé au besoin qu’avaient d’autres usines du groupe de s’équiper d’une GMAO, trois usines ont assez rapidement fait tester la solution : l’usine de Vichy (Pastilles Vichy), celle de Marcq-en Baroeul (Carambar) et la nôtre à Strasbourg, dès le mois de janvier 2018.
J’ai tout suite été séduit par la convivialité de l’outil, par sa facilité de mise en place, et la fonction moteur de recherche. Les coûts de déploiement sont très faibles, notamment si on les compare avec la solution de maintenance que j’ai été amené à déployer dans ma précédente entreprise, qui nécessitait des investissements financiers très importants (le recours à des consultants par exemple) ainsi que des délais très longs. Avec Mobility Work, nous avons réussi à déployer une solution de gestion de la maintenance en l’espace de 2/3 mois. Le déploiement n’est certes pas encore terminé, mais il s’agit réellement d’un outil très convivial et très facile à mettre en place – ce sont selon moi les principales caractéristiques de cet outil.
L’outil Mobility Work est-il déjà en place au sein votre société ? Pouvez-vous nous raconter son déploiement ?
Effectivement, Mobility Work est déjà en place à Vichy et à Strasbourg, et un déploiement est également en cours dans l’usine Carambar de Marcq-en-Barœul (59). Les deux autres usines ne sont pas encore engagées dans le déploiement pour le moment, cela est prévu sur un plus long terme.
Le déploiement au sein de notre usine a été très facile : en effet, l’avantage est qu’il n’est pas nécessaire d’avoir recours à une arborescence machine très compliquée, contrairement à ce qu’imposent d’autres outils. Cependant, cette facilité de mise en oeuvre nous a partiellement induits en erreur. Cela a paradoxalement nécessité un travail préparatoire de réflexion sur notre arborescence machine, qui n’avait pas été suffisamment bien fait dès le départ, et nous a fait perdre du temps au démarrage. Ce problème a depuis été résolu.
Toutes les actualités relatives aux interventions en cours sont disponibles depuis le fil d’actualités de l’application mobile Mobility Work, disponible sur iOS et Android
Le deuxième défi que nous avons rencontré lors du déploiement concernait cette fois-ci les techniciens de ligne, notamment la démarche pour amener les électromécaniciens à utiliser la solution. Nous nous sommes assez rapidement confrontés à un petit problème technique, qui est que nous ne sommes pour l’instant pas équipés d’outils mobiles. Nous avons hésité entre le téléphone portable et la tablette, pour finalement opter pour des tablettes afin de pouvoir bénéficier d’une taille d’écran suffisante, bien que celles-ci soient moins faciles à transporter. Pour des raisons techniques et budgétaires, l’acquisition de ces outils mobiles a pris plus de temps que nécessaire, mais ceux-ci devraient arriver d’ici 15 jours. En attendant, les techniciens de ligne ont déjà commencé à saisir leurs bons de travaux sur des PC, mais l’avantage des tablettes est qu’ils pourront les saisir où qu’ils soient dans l’usine, au pied de la ligne notamment, et prendre des photos, ressortir des documents associés, etc.
En parallèle de ce projet de structuration du service maintenance, nous travaillons également sur la mise en place de standards ; en effet, jusqu’à maintenant, la documentation était dispersée. Nous avons donc eu recours à la solution de maintenance Mobility Work pour mettre en place des standards afin que les techniciens puissent facilement les retrouver depuis leurs tablettes.
Quel accueil a été réservé à Mobility Work ?
L’accueil a été très enthousiaste du côté l’encadrement maintenance ; nous allons enfin pouvoir regrouper toutes les fonctionnalités de la conduite de la maintenance dans un seul et même outil.
Du côté des électro-mécaniciens, nous avons eu deux types de réactions : d’une part, ceux qui étaient habitués à manipuler les outils informatiques et téléphones portable, et les autres. Il est clair que cette situation occasionne pour certains un changement de culture et qu’il faut prendre le temps et les moyens de les accompagner. Par ailleurs, il est nécessaire de faire preuve de pédagogie pour expliquer le bien fondé de la GMAO, qu’il ne s’agit pas d’un outil de « flicage ». Il s’agit de montrer aux utilisateurs terrain l’intérêt qu’ils ont à utiliser ce nouvel outil pour les convaincre définitivement, par exemple pour mieux trouver la documentation.
Nous avons fait le choix d’équiper les électromécaniciens de tablettes. Ce projet est l’occasion de nous moderniser et de proposer un outil « ludique ». L’intérêt principal de l’outil, c’est son côté ludique. La seule réserve pourrait résider dans le fait qu’au sein de notre population d’électromécaniciens, certaines personnes sont culturellement moins habituées à les manipuler. Dans ce cas là, un accompagnement doit être réalisé.
Quelle est la fonctionnalité que vous utilisez le plus, dont vous ne pouvez plus vous passer ?
Le reporting du curatif sans aucun doute. Ma philosophie de la maintenance – qui n’est pas une philosophie très spécifique – est que la maintenance doit atteindre un équilibre idéal entre le curatif, le préventif et l’amélioratif, et que la première clef d’entrée, c’est le curatif.
Toutes les actualités relatives aux interventions en cours sont disponibles depuis le fil d’actualités de l’application Mobility Work
Le fil d’actualités permet de prendre connaissance de certains travaux exécutés par les techniciens : en effet, quelques-unes de nos lignes tournent en 5*8, ils arrivent ainsi que certains techniciens ne se croisent pas pendant une semaine entière. La GMAO Mobility Work est un outil de communication qui permet d’échanger avec les techniciens de ligne qu’on voit rarement, et d’encadrer la distribution du travail.
Les trois usines qui ont déployé Mobility Work sont connectées en réseau ; il est appréciable de savoir qu’il est possible d’aller chercher des informations au sein des trois entités. Il s’agit cependant d’une fonctionnalité à laquelle nous n’avons pour l’instant jamais eu recours. J’ai déjà fait l’expérience avec une précédente GMAO que nous avions déployée dans mon poste précédent, commune à plusieurs sites. Nous étions très enthousiastes à l’idée de pouvoir communiquer et de partager les stocks de pièces détachées, mais à l’usage, nous nous sommes rendus compte que nous ne partagions finalement qu’assez peu de pièces détachées. De plus, les recherches d’informations techniques passaient plutôt par le téléphone. Pour moi cette fonctionnalité en réseau est un plus, mais n’est pas nécessairement l’atout majeur du produit. La vraie valeur ajoutée concerne les échanges en interne, entre les services de l’usine.
Quels sont les futurs projets de votre entreprise concernant Mobility Work ?
Plusieurs projets sont en cours : dans un premier temps, nous avons évoqué l’idée de pouvoir sortir des pièces du stock et de gérer notre magasin grâce à Mobility Work, ce que nous comptons mettre en pratique durant l’été.
L’étape suivante consiste à exploiter les différents reportings, utiliser les dashboards et mettre en place des indicateurs – d’autant plus que les tableaux de bord ont été améliorés au cours de la dernière mise à jour.
La maintenance au sein de notre usine est divisée en 3 parties : je souhaiterais que chacune d’entre elle possède un écran géant qui reprenne les tableaux de bord Mobility Work, et qu’on puisse pointer et se balader dans la solution de maintenance au travers des indicateurs lors du point avec les techniciens de ligne. C’est une fonctionnalité que j’aimerais développer d’ici la fin de l’année.
Enfin, je souhaiterais pouvoir développer au cours de l’année prochaine, avec l’aide d’une apprentie, des passerelles entre nos électroniques terrain (moteurs brusless, supervision…) et la GMAO. L’idée est de développer tous ces aspects de la maintenance appelée par certains « prévisionnelle » (predictive maintenance), même si cela reste du préventif tel que nous le connaissons, mais avec des outils adaptés : comment récupérer les dérives d’un couple moteur, des temps de réponse qui s’allongent, et ainsi anticiper des pannes…
Êtes-vous satisfait de la réactivité de l’équipe de Mobility Work ?
Cela se passe très bien, les relations sont très bonnes avec la direction de Mobility Work, qui propose beaucoup d’idées et qui anticipe nos besoins. Attention cependant à structurer les choses, à bien gérer la montée en puissance de l’outil et à ne pas faire de fausses promesses.
Nous sommes bien conscients que Mobility Work est un outil en constant développement ; il s’agit d’un outil extraordinaire, mais il faut garder les pieds sur terre. Je conseillerai de faire attention à la structuration au niveau du développement. La demande est très forte, et c’est une très belle aventure que vous vivez, mais soyez vigilants lors de votre croissance.
En ce qui concerne la réactivité de l’équipe de support, elle est très bonne. L’apprenti ingénieur chargé de projet pour la mise en place de la GMAO a toujours obtenu des réponses très rapides à chaque prise de contact avec votre équipe.
En conclusion…
Je suis un adepte de Mobility Work, et je recommande cette GMAO dès que je peux ; j’ai eu l’occasion de donner des cours à des licences maintenance cette année à l’IUT Louis Pasteur à Strasbourg, et j’ai fait un petit aparté dans mon cours pour mettre en avant Mobility Work !
Il fallait oser partir d’une idée aussi simple, et promouvoir une telle ouverture. Ce que j’ai aimé dans la philosophie de Mobility Work, c’est « faisons les choses simplement, posons-nous les bonnes questions, et mettons-les en œuvre rapidement et simplement », et on voit bien que ça paye de se poser pour réfléchir à nos façons de travailler. Bravo ! »
Merci à M. Boudes d’avoir accepté de livrer son témoignage ; les retours utilisateurs sont au cœur de notre démarche, et nous aident à améliorer notre produit au quotidien.