L’Ariège (région Occitanie), un département marqué par une forte tradition industrielle, a notamment vu depuis 200 ans des grands noms de la forge et de la fonderie s’implanter sur son territoire. On compte aujourd’hui plus de 4 000 emplois industriels sur les secteurs de l’aéronautique, des énergies renouvelables et du travail des métaux. La proximité de l’agglomération toulousaine bénéficie au tissu industriel local et à tout un département qui offre espace, compétences et potentiel de développement et voit donc s’implanter et se développer des fleurons de l’industrie tels qu’Aubert & Duval.
Les territoires ariégeois attirent donc l’innovation et les nouvelles technologies. Le Conseil Départemental vient par exemple de décider d’investir 120 millions d’euros dans la couverture numérique du territoire avec l’ensemble de l’Ariège éligible la fibre en 2025 (FTTH). La totalité des zones d’activité et des grands sites industriels du département bénéficient déjà d’un réseau haut ou très haut débit, la fracture numérique y est ainsi inexistante.
Nous avons rencontré Didier Kuss, directeur de l’Agence Ariège Attractivité, une entité qui promeut le département et ses territoires auprès des porteurs de projets et créateurs d’activités et d’emplois et qui accompagne les entrepreneurs souhaitant s’y implanter pour développer leur activité et adopter les bonnes pratiques.
Pouvez-vous présenter votre activité en quelques mots ?

Je m’appelle Didier Kuss, et je suis le responsable de l’Agence d’Attractivité de l’Ariège (AAA) dont les missions et l’activité consistent à promouvoir l’Ariège en matière de projets d’installation, de développement et d’arrivée d’activités créatrices d’emplois sur le département.
Nous nous déplaçons directement sur le terrain avec les Collectivités Locales (Communautés de Communes et Communauté d’Agglomération) afin d’accompagner des projets qui décident de s’installer sur le territoire en leur proposant toute une ingénierie, à la fois technique et financière, pour leur assurer une réalisation pérenne, que ce soit au niveau foncier, de la construction et du bâtiment ou même de l’ensemble des investissements et de l’organisation permettant d’améliorer le fonctionnement de l’entreprise.
Du groupe industriel jusqu’à la TPE, nous intervenons autant auprès des secteurs de service à l’industrie, de l’artisanat de production, du commerce, du tourisme, du service à la personne…
Quel constat dressez-vous concernant la digitalisation des entreprises implantées en Ariège ?
Je crois qu’il n’est pas différent de l’ensemble de la France : certaines sont très au fait de la problématique et ont pris les devants sur les thématiques de la digitalisation, des usages numériques, des usines 4.0… En vérité, nous avons souvent l’impression qu’une partie des entreprises, apprennent qu’elles font du 4.0 sans le savoir.
D’autres ont commencé à entreprendre cette transformation et se trouvent dans une phase d’appropriation de l’ensemble des contraintes et des opportunités que cela peut représenter. D’autres encore, dont on peut dire qu’elles sont en retard ou en attente, n’ont pas encore entamé ce travail et ce diagnostic.
Je ne suis pas sûr que la proportion des trois catégories en milieu rural comme l’Ariège soit si différente si on la compare à celle du milieu urbain. En termes de volumes, il y a bien sûr une différence flagrante, en revanche, en termes de proportion, elle n’est pas si nettement marquée que cela.
D’après vous, qu’apporte le numérique à une entreprise, quel que soit son domaine d’activité ?
Les bienfaits sont nombreux : cela permet en premier lieu d’adopter une démarche orientée client. Nous sommes tous, quel que soit le secteur d’activité, dans une logique de recherche de la satisfaction client pour optimiser et créer de la valeur. Finalement la digitalisation est un des moyens pour renforcer cette fameuse relation avec le client.
On relève donc un premier avantage qui peut notamment se mesurer à l’extérieur de l’entreprise, à savoir tout ce qui relève de la relation client et de l’organisation qui en découle. Le second aspect concerne davantage ce qui est interne à une structure et notamment l’optimisation des process industriels, commerciaux et organisationnels de l’entreprise.
D’autre part, si l’on engage une démarche de digitalisation au sein d’une entreprise, il faudra nécessairement toucher à l’organisation. Il faut en avoir conscience dès le départ, or c’est souvent un blocage ou du moins une réticence de la part des chefs d’entreprise puisque cela remet justement en cause des fonctionnements établis depuis de nombreuses années. Or, par essence, la digitalisation va bousculer ces ordres établis et avoir un réel impact.
Les processus de digitalisation doivent par ailleurs être adaptés à la situation de l’entreprise et à l’organisation que l’on souhaite mettre en place.
Je prendrai l’exemple du tourisme, un secteur d’activité sur lequel nous n’étions pas très présents il y a encore quelques années. Un tiers des hôtels du département n’offre pas la possibilité de réserver en ligne. Nous pouvons avancer l’argument que ces structures n’en ont peut-être pas besoin parce qu’elles prospèrent, mais à mon avis ce n’est pas le cas. Ces nouveaux outils sont nécessaires pour assurer une satisfaction de la clientèle et un développement de l’offre touristique.
Pensez-vous que le processus de digitalisation est essentiel pour tous les types d’industries ?
Je pense que oui. Pour que cela réussisse, il faut être en capacité de faire bouger l’ensemble de l’organisation en même temps qu’avance le processus de digitalisation. Pour reprendre mon exemple précédent sur le secteur hôtelier, ce n’est pas parce que vous rajoutez une réservation en ligne que cela va nécessairement améliorer le taux de remplissage, car cela ne veut pas forcément dire que la page de l’hôtel va être davantage consultée, ni que l’organisation de l’hôtel va tenir compte de la satisfaction d’une clientèle qui réserve en ligne et qui a des attentes différentes.
Il existe un lien établi entre stratégie globale de l’entreprise et digitalisation. Cette dernière constitue quelque part une nouvelle étape dans la recherche d’efficience des organisations et entreprises. Nous sommes dans un monde de plus en plus compétitif et interdépendant avec des logiques de filières, des clients, des fournisseurs, des sous-traitants, des partenaires… Par définition, il est bien plus facile d’appréhender la digitalisation à partir du moment où l’on adopte une logique numérique qu’en restant à l’étape du papier et du crayon.
Les transitions que vous accompagnez sont-elles toujours bien acceptées ?
Malheureusement non, mais encore une fois rien « d’anormal ». Tout le monde n’en est pas au même niveau d’appropriation du problème ou de la solution. On constate néanmoins une tendance de fond chez les entreprises à se tourner vers ces thématiques-là, et l’industrie est un bon exemple. Cette transition est rendue possible grâce aux actions qui ont été menées pour y parvenir, à l’image de l’usine du futur.
Il est certain aussi que l’on ne peut se contenter de techniques, de processus et d’investissements ; il nécessaire de travailler en parallèle sur les ressources humaines et la formation. Je trouve au passage que c’est un volet qui manque souvent dans l’appropriation de l’usine 4.0.
La robotisation, les organisations, les échanges informatisés de données, le zéro papier… Certes, toutes ces démarches ont du sens, mais si l’on ne travaille pas en parallèle sur l’humain et la capacité à pouvoir intégrer, faire intégrer et adhérer à ces transformations digitales, c’est le blocage assuré justement parce que l’on remet en cause des organisations, des histoires et historiques. Le changement a toujours été source d’insécurité, en particulier si les sujets ne sont pas maîtrisés.
La meilleure manière d’aborder ces transformations est d’abord d’expliquer le pourquoi pour ensuite discuter du comment. Cela fait partie des sujets que notre agence et ses partenaires essayent de promouvoir, que ce soit au niveau des secteurs d’activité, tels que le tourisme ou l’industrie.
S’agissant de notre territoire, la question de la digitalisation des entreprises et de l’organisation industrielle est au premier plan. Cela fait partie des sujets qui peuvent freiner tout un tissu industriel dans son organisation et son intégration de nouvelles habitudes numériques.
Bien sûr, une organisation est en capacité de s’isoler et de fonctionner : mais jusqu’à quand et à quel prix ? Rien n’empêche d’être réfractaire à certains sujets, mais choisir c’est toujours renoncer. Une entreprise, PME ou TPE, peut être extrêmement performante mais elle ne grandira pas. Or, à partir du moment où l’objectif affiché est de se développer et de créer de la valeur, de l’activité et des emplois sur un territoire, cette structure sera forcément freinée par un plafond de verre. La digitalisation reste toujours nécessaire lorsqu’on souhaite adopter une stratégie de développement pour être toujours plus efficient.
La GMAO est un outil innovant qui fait entrer le numérique directement dans les usines. Qu’en pensez-vous ?
J’ai rencontré Marc-Antoine Talva (CEO de Mobility Work), qui est basé en Ariège, il y a environ 18 mois. Il m’a expliqué que sa solution de GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur) était présente partout dans le monde, mais pas sur notre territoire. J’ai donc réuni les principaux industriels du département tous secteurs confondus pour que Marc-Antoine leur présente son logiciel de gestion de la maintenance nouvelle génération et qu’ils comprennent la valeur ajoutée que l’outil apporterait à leurs organisations. Depuis, il a convaincu un nombre croissant d’entreprises du département.
Je trouve l’idée de la GMAO Mobility Work intelligente, car elle repose sur une démarche simple basée sur des principes viraux adoptés par des réseaux sociaux bien connus et qui font aujourd’hui partie intégrante de nos vies personnelles. Cette GMAO se démarque nettement par sa facilité d’accès transversale et prouve qu’il est possible de disposer de solutions de proximité innovantes par rapport à une problématique maintenance.
Le moteur de recherche de Mobility Work vous permet de retrouver vos équipements en un clic, et d’accéder aux résultats de votre réseau et de la communauté
Je crois que tout type d’organisation peut trouver un intérêt à la GMAO Mobility Work et c’est précisément en cela que la solution est intéressante : il s’agit à la fois d’un produit et d’une façon complètement novatrice d’envisager la maintenance. En effet, au lieu de dépenser plusieurs milliers d’euros dans un logiciel de GMAO traditionnel, on bénéficie grâce à Mobility Work d’un outil participatif et communautaire. Je reste convaincu que ce sont des sujets qui peuvent devenir viraux car, étant donné le faible coût du déploiement et de l’outil, cela peut aller très vite.
Merci à M. Kuss pour son précieux témoignage ! Mobility Work promeut une culture du changement et propose une solution 4.0 facile d’utilisation et intuitive pour tous types d’industries. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook et Twitter) pour être tenus informés de notre actualité.