L’edge computing et le cloud deviennent des architectures de plus en plus importantes dans l’industrie 4.0 et peuvent aider à améliorer les workflows actuels. Encore faut-il savoir quand utiliser l’une ou l’autre.
Cloud computing vs edge computing ?
Aujourd’hui, environ 10 % des données générées par l’entreprise sont créées et traitées en dehors d’un centre de données centralisé traditionnel ou d’un cloud. Gartner prédit que d’ici 2022, ce chiffre atteindra 75 %. D’un autre côté, l’entreprise de conseil annonce que 75 % des bases de données seront dans le cloud.
Même si à première vue, on pourrait penser que ces affirmations sont incompatibles, la réalité est différente. L’utilisation croissante des architectures edge s’explique par la part exponentielle que représentent les données produites par les IOT (Internet of Things, internet des objets). Mais nous observons aussi une volonté des entreprises d’abandonner les datacenters « sur site » pour migrer vers le cloud. Force est de se demander si, comme beaucoup le prétendent, ces architectures sont véritablement opposées ?
Le secteur de l’industrie 4.0 et ses IIOT (Industrial Internet of Things) n’échappent pas au débat : le cloud et l’edge computing sont souvent abordées comme des architectures concurrentes. Pourtant utiliser l’une ne devrait pas signifier rejeter l’autre. La vraie question est de savoir où et comment utiliser chacune. Présentation du cas des outils de gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO) dans l’industrie 4.0.
Pour aller plus loin : lisez notre article sur le rôle de la GMAO au sein de l’entreprise !
L’edge computing pour l’IoT dans l’industrie 4.0
Le terme d’industrie 4.0 est intrinsèquement lié à l’essor des objets connectés (IOT). Ceux-ci génèrent un nombre important de données qui sont ensuite analysées pour optimiser la prise de décision à différents niveaux. La problématique repose donc sur le moyen de faciliter le traitement de ces données.
C’est là que l’informatique périphérique, ou edge computing, intervient. Le terme fait référence à une informatique de proximité, décentralisée, ou le traitement de la donnée se fait à proximité de la source d’émission.
Le principe de loi de la gravité des données
Cette architecture repose en partie sur le principe de la loi de la gravité des données abordée par Dave McCrory en 2010. Cette théorie avance que tout comme une planète, vos données ont une masse. Plus cette masse devient importante, plus son attraction gravitationnelle sera forte et plus il est probable de voir les applications y être attirées.
Cela vient du fait que plus la masse de vos données grossit, plus les mouvements de celles-ci seront compliqués. Si la bande passante ou la capacité de latence est faible alors l’attraction augmentera d’autant plus. Car plus l’application se trouve proche de la source d’émission des données, plus elle peut les traiter rapidement en réduisant le temps de transport.
Prenons l’exemple d’une voiture autonome : même si une partie des données peut remonter à un serveur centralisé pour leur traitement, d’autres devront être traitées instantanément (aux millièmes de seconde près) et devront donc l’être par un serveur embarqué en périphérie du réseau traditionnel.
L’edge computing répond ainsi à un besoin d’instantanéité de traitement de certaines données émises par les capteurs des IOT.
Le cas des solutions de gestion de maintenance assistées par ordinateur (GMAO cloud)
Pour autant, le déploiement d’une architecture edge n’est pas un automatisme. Un bon exemple reste celui des outils de gestion de maintenance assistés par ordinateur (GMAO). Une architecture edge signifierait engager des coûts de mise en place et de maintenance importants, tout en réduisant l’accessibilité aux données et en assurant vous-même la sécurité et la conformité de traitement des données. Ce n’est pas impossible, mais à part dans quelques cas bien précis le retour sur investissement serait marginal. Pour la majeure partie des industriels, la GMAO cloud présente plusieurs avantages non négligeables :
La sécurité et la conformité
L’industrie 4.0 consiste principalement à connecter des machines afin que vos processus de fabrication puissent réagir plus rapidement et plus intelligemment aux conditions changeantes. La connexion de ces outils vous aidera à atteindre des niveaux plus élevés d’agilité et d’automatisation. Le cloud reste un moyen sûr de préserver la sécurité de vos données. Les fournisseurs utilisent des technologies de gestion des droits d’accès, d’authentification et de chiffrement extrêmement performantes.
L’accessibilité et la mobilité
Dans le cloud, l’application n’est pas liée à une seule machine et permet donc un accès où que vous soyez. Que ce soit sur un ordinateur de bureau ou un terminal mobile, les solutions cloud permettent d’accéder aux mêmes informations en simultané.
La mobilité reste un des gros avantages dans le monde de la gestion de maintenance ! Les techniciens ont besoin d’avoir accès aux informations de façon simple et précise. Par exemple, il n’est pas rare qu’une usine possède plusieurs machines de même type. Avec un logiciel embarqué sur mobile, le technicien n’a qu’à scanner le QR code ou la puce NFC de la machine pour éviter les confusions.
Le coût et le déploiement
Les applications cloud vous permettent de réaliser de réelles économies sur l’achat et la maintenance d’équipement. Vous n’avez pas besoin d’investir dans du matériel informatique, une infrastructure réseaux ou même dans la construction d’un Datacenter. Votre équipe IT n’a pas non plus besoin d’augmenter en taille étant donné que vous profitez de l’expertise de votre fournisseur. Elles permettent d’atteindre un niveau de qualité de service élevé pour un investissement beaucoup plus faible. Elles permettent aussi un déploiement plus simple et suppriment la quasi-totalité des coûts de maintenance et développement en laissant cette partie au fournisseur.
Le bonus de Mobility Work : la communauté
La communauté est l’un des éléments centraux de notre solution de gestion de maintenance. Notre vision est de permettre aux techniciens qui travaillent sur les mêmes machines d’échanger expertise, pièces de rechange et bonnes pratiques avec les membres de la communauté et d’être toujours plus à même d’identifier un problème. Malgré les flots de données qui transitent, l’humain reste un élément essentiel dans la gestion de la maintenance.
Pour conclure, même si certains opposent les architecture cloud et edge, elles sont au contraire relativement complémentaires. Le cloud centralisé reste l’un des moyens les moins coûteux et les plus efficaces de stocker un grand nombre de données ou de traiter des informations non instantanées. Pour les opérations qui nécessitent un traitement de données à faible temps de latence ou en temps quasi réel, l’edge computing fournira une solution appropriée. Néanmoins, lorsqu’elles sont utilisées conjointement, ces architectures peuvent créer des workflows bien plus efficaces !
Pour la GMAO, où l’accessibilité prime sur l’instantanéité, les outils cloud restent un choix adapté pour réduire les coûts associés à vos activités de maintenance.